Menu

29 mai 2016

Bienvenue au Kazakhstan

Alors que nous dormons du sommeil du juste, on frappe énergiquement à la porte de la cabine, il est une heure du matin, soit seize heures après que l'Agdam eut jeté l'ancre. Réveil manu militari, devant la porte des militaires Kazakh en treillis,  ils nous crient sèchement: touristes!  Très rapidement il nous faut quitter le navire et les suivre. Brenden, Boris, Nicole et moi, les seuls passagers étrangers à bord, suivons le cortège sans broncher. Passage en douane, contrôle des passeports, prise d'une photo de chacun devant une caméra, trois tampons sur les passeports, et nous voilà sur le sol Kazakh. La nuit est douce, il fait même chaud, nous quittons le port et trouvons un abri pour terminer notre nuit écourtée.
Le matin, nous arrivons tous les quatre à Aktau. Brenden et Boris prennent congé de nous car ils leur faut prendre un train rapidement, pour combler leur retard, quand à nous ayant du temps, nos visas Ouzbek ne démarrent que le 8 juin, nous restons deux jours à Aktau.
Nos premiers constats dans ce nouveau pays: le climat n'est plus le même,  il fait très chaud et sec, nous avançons encore d'une heure, désormais trois heures de décalage horaire avec la France. Le faciès des gens a changé, les Kazakhs ont les pommettes bombées et les yeux bridés. C'est une population  avenante, gentille, serviable, on nous invite à boire le thé, on nous offre du pain, et des bouteilles d'eau, ils n'hésitent pas à venir à notre rencontre parler avec nous et surtout prendre des photos. Certains parlent Anglais, mais la majorité le Russe.





Nous sillonnons la ville, allons nous rafraîchir au bord de la Caspienne et privilégions les nombreux contacts avec la population. Le soir venu, alors que nous cherchons un bivouac, un homme nous invite à venir dormir dans un dortoir, douche et wc à disposition, nous y passons deux nuits avant de partir pour traverser notre premier désert.  

Notre dortoir, quel lit choisir?

Encore un détail qui a son importance, une certaine faune à laquelle il va falloir s'habituer!!!




Présentation de notre 26ème pays.
Le Kazakhstan est un vaste pays au nord de l'Asie centrale. Il partage ses frontières avec la Russie, l'Ouzbékistan, le Kirghizstan et le Turkménistan avec à l'ouest un littoral donnant sur la mer Caspienne ainsi qu'une partie de la mer d'Aral au sud. Une population de 18 millions d'habitants, soit 5,7 habitants/ km2. C'était une population essentiellement nomade parcourant de vastes steppes propice à l'élevage.
Ancien état de l'ex URSS, le pays est indépendant depuis 1991. Sa capitale est Astana, mais la plus grande ville du pays est Almaty. Sa monnaie est le tenge, le change: soit environ 365 tenges pour 1 euro.
Bonne lecture.
La suite, dans un prochain article, à bientôt!

28 mai 2016

En route vers Bakou

Tout se déroule à merveille !
Finalement, nous n'avons pas attendu longtemps pour avoir confirmation de la partance d'un bateau. Dès le lendemain matin à 10h tapantes, au bureau des affaires maritimes, l'on nous annonce qu'il y a un bateau qui arrivera au port d'Alät vers 22 heures ce soir, et qui repartira au petit matin. Nous prenons nos billets, puis retournons en toute quiétude dans l'appartement de Stéphanie afin de préparer notre départ. Quelle aubaine, pas besoin de se dépêcher pour arriver au port d'Alät situé 70 kilomètres au sud de Bakou, tranquillement, en début d'après midi nous enfourchons Frisette et Passpartou….. Après les formalités douanières, vers 22 heures, nous embarquons à bord de l'Agdam, un bateau transportant des wagons de chemin de fer, puis prenons possession d'une sommaire cabine.



Nicole devant la barre! Hôtes privilégiés, visite du bateau, de la salle des machines au poste de pilotage, en passant par la cuisine. 





Tard dans la nuit, alors qu'ils chargent le bateau, arrive deux voyageurs à vélo, nous ferons connaissance avec eux lors du petit déjeuner le lendemain matin.  Brenden et Boris, deux Hollandais reviennent d'Iran, en train, comme d'autres, ils sont obligés de passer par l’Azerbaïdjan car ils n'obtiennent pas les visas pour continuer, ce qui nous conforte dans notre choix de plan de route.



Au réveil, l'Agdam n'a toujours pas bougé, il ne largue ses amarres que vers 8 heures, moment où l'on nous sert le petit déjeuner, s'en suit 25 heures de navigation sur la Caspienne.
Arrivé au large d'Aktau, il jette l'ancre, pas de place au port, il faut attendre en mer.


Aktau

24 mai 2016

Tracas administratifs

Nous passons quelques jours à l'hôtel, puis contactons Stéphanie, une membre Warmshowers habitant Bakou, c'est un réseau sur le web qui accueille des voyageurs à vélo. Sans tarder, elle nous convie à venir nous installer chez elle, le temps qu'il faut pour attendre nos visas.
Quelle coïncidence, en nous rendant chez elle, nous recroisons sur notre route le trio de motards Allemands. Fabian, son frère Bastian et Denis, leurs visas en poche, sont sur le départ pour l'Iran, leur prochaine destination. Vous pouvez les suivre sur leurs blog: TreesomeWithTwins.


Nos sympathiques motards, nous leurs souhaitons bonne route! 


Toujours d'agréables rencontres avec la population, l'homme à droite, chauffeur de taxi, insiste pour que l'on vienne chez lui. 



Cet homme nous invite dans son café, il nous offre le thé, des gâteaux, et nous propose même de prendre une douche.

Stéphanie nous réserve un accueil sans précédent, c'est une jeune femme simple, charmante, et très agréable s'exprimant dans un Français parfait. De nationalité Allemande, elle travaille au sein d'une université, dans la capitale Azéri. 
Son appartement est spacieux et nous disposons d'une chambre avec salle d'eau. De suite nous nous sentons bien chez elle, et passons d'agréables moments en sa compagnie. Nous échangeons avec beaucoup d'attrait, c'est une personne instruite et fort intéressante.  
Un soir, elle organise une sortie restaurant en compagnie de tout un groupe d'amis Français, expatriés comme elle, le comble, nous retrouvons dans ce groupe, Mélissa vue cet après midi, sur son lieu de travail, à l'ambassade de France. Au moment de trinquer  toute la tablée se lève, le verre à la main et lance un toast en notre honneur, nous sommes très émus. Quel agréable moment, pouvoir échanger avec facilité dans la langue de Molière, les langues étrangères n'étant pas notre fort.


Chez Stéphanie

Encore une bien agréable soirée

Nicole prépare un repas que nous partageons avec un jeune couple d'Allemand voyageant avec sac à dos, de passage dans la capitale, et que Stéphanie héberge également.
Enfin de bonnes nouvelles à vous annoncer. Après diverses allées et venues, en bus, en métro, à pied, ainsi que des démarches à l'ambassade de France, nous tenons enfin nos précieux sésames entre nos mains, ceux ci nous autorisent à entrer dans les pays concernés, et ainsi continuer notre voyage en Asie Centrale, sereinement. Nous avons une fois de plus beaucoup de chance, une semaine d'attente pour nos visas, alors que le couple à vélo qui nous précédait de quelques jours a dû quitter l’Azerbaïdjan sans avoir obtenu à temps leur visa Ouzbek, et ce après plus de deux semaines d'attente. Sommes-nous des privilégiés, ou alors, encore l'intervention de notre bonne étoile bien veillante?


Encore une contrainte supplémentaire qui se rajoute et qui ne nous simplifie pas la tâche, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, ce sont les aléas d'une certaine administration à laquelle nous ne pouvons nous substituer. A présent, il faut nous rendre tous les matins à 10 heures au ticket office (un algéco fait office de bureau), au vieux port de Bakou, seul endroit qui nous renseigne s'il y a un bateau en partance pour Aktau. La préposée en place n'a pas voulu nous communiquer un numéro de téléphone pour que nous puissions appeler sans nous déplacer. Nous ne pouvons acheter les billets que si un bateau est prévu dans la journée. Ces bateaux transportent du fret et accessoirement des passagers, donc les dates et les heures de départs sont très variables. Autre surprise de taille, le nouveau port d'embarquement se situe à Alat, 70 kilomètres au sud de Bakou, donc faudra pas traîner dès que nous serons en possession de nos billets.
La suite des événements dans un prochain article!

16 mai 2016

Bakou

Dès le matin, après la remise des clés de l'appartement à son propriétaire, nous essayons de nous situer dans la ville, sans aucun plan à notre disposition, la chose ne s'avère pas facile, pas de GPS non plus, seule solution, demander à notre entourage. Un homme en 4X4, courtois et disponible nous apporte sa contribution, il appelle la police avec son portable, qui elle arrive en peu de temps, le policier sort et lui explique notre route. Il met ses warning à son 4X4 puis nous demande de le suivre. Une dizaine de kilomètres ainsi et nous voici dans la bonne direction. Un grand merci à ce monsieur.  
Grâce à quelques indications dénichées sur le blog d'un ancien cyclo-voyageur, nous trouvons facilement l'ambassade d’Ouzbékistan. Devant, deux policiers en faction, ils nous indiquent les jours et horaires d'ouverture soit: le lundi, mercredi et vendredi de 10h à 13h et de 15h à 17h. Nous sommes samedi, il est 12h30 autant dire, revenons lundi, mais c'est sans compter une fois de plus sur notre bonne étoile, car au moment d'enfourcher Frisette et Passpartou, l'un des policiers nous crire: mister, you can come I phoned, they will see you! (venez monsieur j'ai téléphoné et on va vous recevoir)  Yessss, on n'en croit pas nos oreilles, une demi heure plus tard, notre demande de visa était déposée, la personne de l'ambassade qui nous a gracieusement reçu, cerise sur le gâteau, s'exprimait en Français. A la sortie de l'ambassade, nous sautons de joie. Un kilomètre plus loin, nous trouvons l'autre ambassade, celle du Tadjikistan. Encore notre bonne étoile sur notre route, non loin, un hôtel bon marché, nous y descendons le temps d'avoir nos visas.
C'est dimanche, nous prenons un bus et allons visiter la ville.

 Contraste entre la vieille ville entourée de remparts et ces tours et autres architectures moderne






L'entrée du caravansérail


Vieille ville, inscrite au patrimoine mondiale de l'UNESCO

Université des sciences

Dans ces beaux parcs, beaucoup de jeunes gens s'essayent à la bicyclette en vacillant, cela nous fait sourire de voir de jeunes adultes apprendre à rouler en vélo.

Nous croisons Joop,un cyclo Hollandais. Au fond, premier contact avec la mer Caspienne.

Ce matin, à quelques encablures de notre hôtel, nous allons à l'ambassade du Tadjikistan, lancer notre deuxième visa. Devant l'ambassade, nous rencontrons trois motards Bavarois également sur un tour du monde, venus faire leurs visas. Tout se passe très bien, le personnel qui nous reçoit est très compréhensif, nous aide beaucoup et nous facilite la tache pour l'accomplissement de nos demandes. Ouf, no stress, reste plus qu'à attendre nos visas, en principe une semaine.
Autre démarche que nous effectuerons dès demain matin, aller au port et se renseigner sur les bateaux en partance pour Aktau au Kazakhstan.
Nous venons d'avoir des nouvelles de nos amis qui eux sont en Iran, ils éprouvent des difficultés à obtenir certains visas pour continuer leur périple et pensent changer leur plan de route et venir sur Bakou, conclusion, le notre n'est pas si mauvais que cela pour l'instant! 
Dans l'attente de vous annoncer de bonnes nouvelles, nous saluons bien amicalement tous nos fidèles lecteurs.

15 mai 2016

En route vers Bakou

De Lagodekhi à Säki: 125 kilomètres.

 No man's land entre la Géorgie et l'Azerbaïdjan, on ne rentre pas comme on veut dans ce nouveau pays, faut montrer patte blanche.


Dépose des passeports munis de nos visas, passage obligatoire devant une caméra, fouille des bagages assez sommaire, mais plusieurs militaires s'attardent longuement en inspectant ma carte routière, elle est passée au peigne fin, allez savoir si elle ne contient pas des informations ultra secrètes et compromettantes pour le pays? Un moment, nous avons même pensé qu'ils allaient nous la confisquer. Deux heures plus tard, enfin, nous sommes autorisés à circuler librement en Azerbaïdjan, mais nous avons 10 jours pour nous enregistrer au service de l’immigration. Malgré tout, militaires, policiers, et agents de la douane sont tous très sympas avec nous, ils nous questionnent avec beaucoup d’intérêt sur notre voyage et sont très étonnés par notre périple. Ils nous souhaitent la bienvenue dans leur pays, puis sans demander notre reste, nous filons.
L'Azerbaïdjan est notre second pays du Caucase, elle compte environ 9,5 millions d'habitants, dont la plupart sont de confession musulmane. Elle a ses frontières avec l'Arménie, la Russie, la Turquie, la Géorgie, puis l'Iran, elle possède également un littoral de 715 kilomètres donnant sur la mer Caspienne, une mer complètement fermée. Sa capitale est Bakou et sa monnaie est le manat.
L'après midi étant déjà bien entamée, nous décidons de ne pas aller trop loin, nous nous arrêtons donc dans un hameau, peu avant Balakän, ville où se trouve un bureau de l’immigration. Ravitaillement en eau et recherche d'un endroit pour bivouaquer, mais c'était sans compter sur l'hospitalité Azéri. Pas le temps de chercher que nous sommes déjà invités par une famille, pour boire le thé. 



Cette famille alerte son entourage, par après, beaucoup de monde autour de nous pour nous accueillir. Nous mangeons chez l'un, allons nous doucher dans une autre famille et enfin allons dormir chez une troisième, chacune voulant que nous allions chez elles. Quel accueil, alors que nous ne sommes que depuis quelques heures dans ce pays.



Le lendemain, ils veulent que l'on reste une journée de plus, nous avons beaucoup de mal à leur expliquer que nous ne pouvons rester, pris par le temps, la validité de nos visas est restreinte, elle va jusqu'au 4 juin.
Après des au revoir émouvants, certains ont les larmes aux yeux, quelques coups de pédales plus loin, nous entrons dans Balakän. Encore une fois quel accueil, l'on nous klaxonne pour nous saluer, sommes sollicités à plusieurs reprises pour venir boire le thé. Nous retirons des sous dans une banque afin d'être en possession de notre nouvelle monnaie puis allons à l'office de l’immigration pour se faire enregistrer, au passage il nous extorque 10 manats, comme si nous n'avions pas payé assez cher nos visas, bref, c'est ainsi! Une fois cette démarche accomplie, alors que nous sommes installés dans le seul bar de la ville ayant la wifi, arrive une sacocharde (voyageuse à vélo). 


Mélinda est Américaine, elle voyage seule depuis dix mois sur les routes d'Europe, et va dans la même direction que nous, c'est à dire à Bakou, ville où nous demanderons nos visas pour la suite de nos voyages respectifs. Nous décidons de faire route ensemble jusqu'à Säki, puis prendrons le train pour nous avancer et gagner quelques jours et ainsi avoir une marge supplémentaire. Nous passons deux jours avec Mélinda , en bien agréable compagnie.



Nous rencontrons une population accueillante, très dévouée, prête à nous venir en aide, serviable, dommage que nous devons filer rapidement vers la capitale.

En arrière plan, le haut Caucase

Nous flânons tous les trois dans Säki, car notre train n'est qu'à 21 heures 30, la gare n'étant située qu'à 15 kilomètres de là, le tout en descente, la ville elle est perchée à 500 mètres d'altitude. Grosse déconvenue, lorsque nous arrivons à la gare qui est au milieu de nulle part, impossible de prendre le train car ils n'acceptent pas les vélos, et ce malgré nos diverses négociations. Il faut revenir à Säki et opter pour un bus demain matin. Nous quittons la gare, Renaud arrête plusieurs camions, mais aucun d'eux ne peut nous emmener car les remorques sont scellées et ils ne peuvent pas les ouvrir avant déchargement. Il commence à faire nuit, nous roulons un moment et apercevons une ferme, nous demandons l'autorisation de dormir dans la grange sur la paille. Un couple quarantenaire nous reçoit et nous offre le couvert, nous mangeons à la lueur d'un chandelle car il n'y a pas l'électricité dans leur maison. Tous deux insistent pour que les filles dorment dans leur lit, et que Renaud dorme parterre à côté avec le mari. Nous arrivons difficilement à converser, mais peu importe, quelle communion fraternelle malgré tout. Souhaitant partir dès l'aube le lendemain matin, pour de ne pas rater le bus, nous allons dormir comme initialement prévu, sur la paille.
Réveil à cinq heures, et départ matinal, nous arrivons à la gare routière et prenons nos billets, départ du bus dès 8 heures. Le bus arrive et l'on vient nous dire, impossible d'embarquer les trois vélos. En effet, une bonne partie des soutes sont remplies de sacs de blé et autres céréales, ils y rajoutent les bagages des voyageurs qui attendent, des cartons de gâteaux et une parabole sont également embarqués ainsi que des sacs en toile de jute contenant des carcasses de mouton, effectivement il ne reste qu'une petite place, le vélo de Mélinda et ses bagages y sont entassés, quand à nos billets, ils sont échangés, nous partirons avec le bus de 14 heures. Nous restons sur place, fort heureusement car peu de temps après, l'on nous annonce que le bus est prévu pour 11 heures, l'on nous change pour la deuxième fois nos billets. Cette fois ci nous embarquons à l'heure convenue, Frisette et Passpartou sont mis à l’intérieur au fond du bus, tandis que nos bagages sont dans la soute, nous voila partis pour 6 heures de route, 300 kilomètres chaotiques à traverser une région plate, monotone et dépourvue d’intérêt.
Arrivé à Bakou, nous chargeons Frisette et Passpartou de leurs fardeaux respectifs, sous les regards d'une foule considérable de badauds, puis sortons de la gare routière, quittons les grands axes routiers, et essayons de nous situer dans cette ville qui compte plus de 2 millions d'habitants. Nous faisons quelques emplettes puis recherchons un abri pour la nuit, pas facile au milieu de toutes ces habitations. Lorsque nous sortons de la market, un homme vient nous aborder, il parle un peu Allemand ce qui facilite la contact. Il sort son portable de sa poche, appelle puis quelques instants plus tard, il nous demande de le suivre, il nous a déniché un appartement pour nous loger cette nuit.
La suite dans un prochain article, dans cette attente, bonne lecture. 

12 mai 2016

Jour particulier

C'est depuis un café, dans la ville de Säki, en Azerbaïdjan, que je vous envoie ce message.
Comme l'indique le titre, jour particulier, à cela deux raisons: cela fait 13 mois que nous sommes en route, mais c'est également le jour de mes 60 ans!
Quelle idée d'aller parcourir les routes du monde, autour de notre belle planète, à bicyclette, à braver tous les temps, alors que je pourrais être à la plage les quatre fers à l'air, entrain de me laisser bronzer au soleil, ou plus simple, être au bord de l'eau, un canne à pêche à la main, pépère assis le cul sur une chaise, ou encore plus cool, se laisser bercer dans un rocking-chair après avoir travaillé de longues années et d'avoir élevé et éduqué du mieux possible mes enfants. Ben non, rien de tout cela. Au contraire! Je suis en pleine forme, en bonne santé, et je fête aujourd'hui ma soixantième année depuis ma naissance, je concrétise enfin un  vieux rêve, parcourir le monde à vélo, avec ma compagne Nicole. Je réalise combien je suis chanceux d'avoir pu entreprendre et vivre un tel voyage alors que certains de mes amis ne peuvent accomplir et assouvir leurs rêves, d'autres sont dans la souffrance et ont engagés une lutte sans merci pour s'en sortir, j'ai une profonde pensée pour eux.
Je termine ce message en souhaitant un joyeux anniversaire à une fidèle amie et lectrice du blog, qui fête le même jour que moi. Joyeux anniversaire Colette.
Je remercie toutes celles et ceux qui ont pensé à moi ce jour pour me souhaiter mon anniversaire, j'en suis très touché et ému!

10 mai 2016

La Géorgie

De Hopa à Lagodekhi: 641 kilomètres.



Passage de la frontière, après avoir doublé une file considérable de poids lourds qui attendent à la douane Turque.
Nous entrons en Géorgie, premier pays du Caucase. Un tampon sur nos passeports et nous voilà dans un nouveau pays, la douanière tout sourire nous souhaite un welcome. Nous voilà en Géorgie; première constatation, il faut avancer la montre d'une heure, nous avons désormais deux heures de décalage avec l'horaire Français. Notre nouvelle monnaie est le Lari auquel il va falloir s'habituer.


Quelques kilomètres après la frontière, premier contact avec la population, cet homme nous fait déguster un vin sucré de son stand qu'il tient au bord de la route. Nous en profitons pour apprendre quelques rudiments en Géorgien tel: bonjour, merci, au revoir, l'eau etc.



Notre première soirée sur les bords de la Mer noire qui est d'ailleurs aussi bleue que les autres, et profitons d'un beau coucher de soleil, malheureusement celui-ci ne va pas durer. 
Nous passons notre première nuit Géorgienne sous la terrasse d'un restaurant.
Réveil, et départ sous un ciel menaçant vers Batumi. Choc des cultures en comparaison de notre dernier pays, la Turquie. Des magasins aux devantures remplies de bouteilles d'alcool, des boites de nuits, des bars à filles, des casinos, des hôtels de luxe, des femmes coquettes en mini jupe et talon aiguille, et des buildings flambants neufs au milieu d'anciens blocs d'habitations de l'ex URSS.





Batumi, ville moderne en pleine expansion.

C'est dans ce décor que nous arrivons au consulat d’Azerbaïdjan, pour faire nos premiers visas. Muni de photocopies de nos passeports, de photos d'identité ainsi que des adresses d'hôtels. Première déconvenue, ils exigent une réservation d'hôtel; de ce pas nous trouvons une connexion internet et réservons un hôtel. Sous une pluie battante, en début d'après midi, nous retournons remettre notre dossier. Surprise, l'on nous envoie en face du consulat pour remplir un ultime formulaire en nous annonçant au moins une bonne semaine de délai pour obtenir nos visas. Retour, avec le formulaire en question rempli, deuxième déconvenue, le fonctionnaire nous dit une nouvelle fois que ce n'est pas bon et nous redirige vers une autre agence un peu plus loin dans la rue. Nous restons bouche bée, pour 650 Lari soi 250€, sans aucun justificatif à fournir, ni aucun papier à remplir nous pouvons avoir nos visas pour le lendemain 16 heures. Quel business autour de ces visas!
Comme convenu, le lendemain nous récupérons nos visas, un souci en moins, nous avons obtenu 30 jours sur le territoire Azéri, et filons pour quitter la ville.

Nous croisons Sergeï et Alec, deux cyclos Ukrainiens qui rentrent dans leurs pays.

Nous papotons un long moment avec ce jeune Russe qui voyage à pied.

Nous ne sommes pas gâtés par la météo, nous traversons une bonne partie du pays sous la pluie, quatre jours consécutifs, et en profitons pour faire de longues étapes, le paysage verdoyant est sous la grisaille, de plus, pas grand chose à visiter dans ce pays. Dans une journée, nous battons deux records, pour ceux qui aiment les statistiques et les chiffres: la plus longue étape, 150 kilomètres  pour 1380 mètres de dénivelés, et 77km/ h dans une descente pour Renaud.


Malgré cela, quelques belles rencontres avec la population et des invitations à venir dormir chez eux.


 Nous dormons dans le chalet à coté de leur restaurant.



Choyés pas ces dames, alors que nous avons roulé plus de cent kilomètres sous une pluie ininterrompue toute la journée.





Tout le long de la route, après Khashuri des petites maisons en bois, ou l'on cuit le pain dans un four rond collé contre les paroirs chaudes, ainsi que des brioches au raisin, spécialité de cette région.


Tbilisi, la capitale de la Géorgie, que nous évitons. Une circulation infernale, ils roulent comme des fous dans ce pays, doublent sans aucune visibilité, parfois à trois de front, nos rétroviseurs ne sont pas un luxe, régulièrement les yeux rivés dessus à scruter le danger venant de l'arrière. Beaucoup de voitures de police tout au long de notre parcours, ils nous klaxonnent, l'une d'entre elle nous arrête, on nous demande notre nationalité, ils nous prennent en photo et repartent sans aucune autre explication, circonstance inhabituelle.

 Viande en vente sur le bord de la route

Heureusement que les panneaux sont doublés en Anglais, alphabet incompréhensible. 

 Alors que nous cherchons un bivouac, Gorges, un berger nous invite à dormir chez lui


Notre dernière nuit en Géorgie, soirée mémorable, quelle ambiance, danse, chant accompagné de boisson, et nourriture. 
C'est ainsi que se termine notre périple Géorgien, malheureusement un peu gâché par le mauvais temps.

 Nous quittons la montagne, pour la plaine en direction de la frontière.