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14 juin 2016

Le désert Ouzbek

De Beyneu à Nukus: 465 kilomètres.

A Beyneu, les routes sont inondées, il y a eu une gros orage dans le nuit. Nous retardons notre départ et en profitons pour nous approvisionner avant de parcourir les 85 kilomètres de piste nous séparant de la frontière Ouzbek. Le soleil et le vent assèche rapidement la piste à tel point qu'un nuage de poussière se forme à chaque passage de véhicule.



Celle-ci est en si mauvais état que nous empruntons souvent des pistes parallèles, nous mettons deux jours pour arriver jusqu'à la douane Kazakh.
Nous passons notre dernière nuit dans ce pays, à 500 mètres de la douane dans un snack, après s'être restauré.



Notre lieu de couchage

A gauche, le patron du snack

Le lendemain matin, c'est le grande débâcle pour arriver au poste de douane, obligés de pousser Frisette et Passpartou dans 15 centimètres de boue, et essayer de se faufiler entre la file de poids lourds, et voitures, nous en avons jusqu'aux mollets, encore un orage cette nuit qui a rendu la piste impraticable.
Entre les deux douanes, dans le no man's land, d'énormes flaques d'eau, nous pataugeons dedans pour enlever toute la boue, quel spectacle! Dans ces moments-là, préoccupés à se frayer un passage, l'idée de prendre une photo nous a échappé. Ce passage de frontière, nous ne sommes pas près de l'oublier.
Arrivés à la douane Ouzbek, traitement de faveur pour nos deux petits touristes Français, les militaires nous font passer devant toute la longue file d'attente, un peu gênés par une telle mesure. Deux formulaires à remplir, contrôle des passeports et visas, tampons puis vérification de la trousse à pharmacie, mais aucune fouille de nos bagages, alors que tous les autres sont obligés de vider tout le contenu de leurs effets.
Welcome in my country, nous voilà en Ouzbékistan, deux heures après, conforme à la date d'entrée de nos visas.

Présentation du pays:
L'Ouzbékistan est un pays d'Asie centrale de 31 millions d'habitants, sa capitale est Tachkent. Ancienne république de l'ex URSS, il est devenu un état indépendant depuis 1991.Le pays est entouré par le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, l'Afghanistan, le Turkménistan et une partie de la mer d'Aral au nord. Sa monnaie est le Sum Ouzbek.
C'est un pays essentiellement désertique, seulement 10% des terres sont exploitées par l'homme. La politique du pays a mis en place une culture intensive du coton, gros consommateur d'eau. L'irrigation de ces cultures sont un véritable désastre écologique pour la région. En 2000 la superficie de la mer d'Aral a été divisée par deux par rapport à celle de 1960, due à l'eau puisée pour arroser les cultures de coton. L'évolution actuelle laisse présager la disparition totale de la mer d'Aral à l'horizon 2025. L'Ouzbékistan est le 5 ème exportateur mondial de coton. Chaque année, l'état réquisitionne plus d'un million de ses citoyens pour assurer la récolte. Ces travailleurs sont forcés et travaillent pour presque rien. Le gouvernement rachète leurs récoltes à un taux bien inférieur à celui du marché, ce qui lui permet de remplir les poches lors de la revente.
Dès la sortie de la douane, les gens se ruent sur nous pour changer leur monnaie. Au marché noir, nous négocions favorablement nos dernier Tonges Kazakh et cent dollar US, plus du double que le taux de change officiel. Nous nous retrouvons avec 1.000.000 de Soms soit environ 300 euros.
Leur monnaie est instable et n'a aucune valeur, ils sont à la recherche de devises étrangères stables.

Notre fortune!!!

Nous voila partis affronter et découvrir ce désert Ouzbek. Nous le savions au départ, pas facile, il nous faut parcourir de longues distances avant de pouvoir trouver à se ravitailler, nous transportons beaucoup d'eau afin de palier à la chaleur, jusqu'à 46° au plus fort de la journée, et toujours beaucoup de vent. 






De longues lignes droites interminables entrecoupées par de la route en mauvais état, et souvent de la piste boueuse. Tous les soirs, de gros orages éclatent après des journées très chaudes et venteuses.


Plusieurs crevaisons car il nous faut dégonfler les pneus afin d'avoir une meilleur adhérence sur cette route en mauvais état et sur beaucoup de portion de pistes. Ce désert est hostile et inhospitalier.
Beaucoup de petites mouches qui piquent, des hérissons écrasés et des oiseaux morts sur les bas côtés. Il nous faut lutter contre un vent de face, avançons péniblement sur cette route chaotique. Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas, heureusement car la piste laisse désormais place à une route toute nouvellement asphaltée, quel bonheur, vent dans le dos, nous explosons notre record, et parcourons 163 kilomètres la veille de notre anniversaire de mariage. Malgré toutes ces longues heures de selles, beaucoup de sollicitations, des encouragements, des coups de klaxons et des prises de photos. Lors d'un arrêt réparation, un routier s'arrête pour nous offrir une galette de pain, une bouteille d'eau et du poisson frit, on s'est bien régalé, car dans les petits markets trouvé non loin des puits de pétroles et de gaz, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.

 Un groupe de motards qui s'arrête et fait causette avec nous


C'est le 11 juin, jour ou nous fêtons nos 34 années passées ensemble à pédaler dans la vie, nous arrivons à Qonghirat, première petite ville dans le désert, située à 360 kilomètres de la frontière. Dans la première échoppe, nous allons déguster le Plov, plat national du pays à base de boulgour cuit avec de la graisse de chameau et de viande de bœuf, accompagné d'une bière bien fraîche, ce qui nous change de notre eau chaude. Peu après s'être rassasié, à la sortie de la ville, nous allons camper à proximité d'un champ de coton.
12 juin, cela fait 14 mois que nous sommes sur la route et restons bloqués toute la journée sous la tente, dans la nuit a éclaté une grosse tempête, des vents extrêmement violents,des éclairs, du tonnerre, et surtout de grosses pluies. 
Enfin, après cette journée de repos forcé, nous reprenons la route en direction de Nukus. Le paysage à changé, des arbres, des cultures de coton, du bétail, de la verdure car cette région est irriguée, quelques cours d'eau, c'en est provisoirement fini avec le désert. Avant d'entrée dans la ville, nous cherchons un coin pour planter la tente et c'est à ce moment que nous croisons sur notre route Sparabai, qui nous propose de venir dormir dans sa modeste demeure. Quel accueil, dans la soirée nous sommes invités par des voisins à manger le Plov spécialement cuisiné pour notre venue.




6 commentaires :

  1. CCI Maryse et Jean-Louis14 juin 2016 à 14:33

    Et tout ça avec le sourire ! le vôtre et celui de vos hôtes et rencontres éphémères ; enfin c'est l'impression générale que vous nous offrez... En tout cas vous déroulez dans ces pays rudes, au fil des kilomètres, une belle chaîne humaine. Merci et bonne route. Maryse et Jean-Louis

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    1. Toujours le sourire qui cache parfois les difficultés rencontrées. Heureusement plus de bons moments que l'inverse.
      Bise à tous les deux.

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  2. vos sacoches commencent à prendre de la poussière ! Bonne route à vous daux.

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    1. Tu ne peux t'imaginer dans quelle gadoue nous sommes passés!

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  3. Salut les amis
    ça fait plaisir d'entendre votre voix en vrai.
    Nous vous envions de toutes ces rencontres.
    Ces pays ont la plus belle des richesses, celle du cœur
    Continuer de nous faire rêver
    Chez nous le temps est très maussade et les gens aussi
    à bientôt de vous lire
    Michel et Sylvie

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    1. On vous envoie un peu de soleil et de chaleur humaine!!!
      Bises à tous les deux.

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