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30 avril 2016

Des cols

De Sivas à Deveyatagi: 546 kilomètres.

Réponse à la question restée en suspens. Etant tous deux de petite taille, nous avons besoin de hauteur pour dominer, donc nous décidons de passer par la montagne. Plus sérieusement, nous aimons beaucoup la montagne, les efforts à fournir et surtout cette dose d’endorphine qui nous rend euphorique à chaque fois que nous arrivons en haut d'un col; de plus, les paysages sont exceptionnels avec des vues imprenables dès que nous prenons de l'altitude; rajoutés à cela, l'air pur, le calme, et se doper en se chargeant d'hémoglobines. 







  
Nos deux premières journées sont agréables avec un beau soleil et de la douceur, nous grimpons nos deux premiers cols relativement aisément, mais cela va se gâter pour les jours suivants, comme souvent en montagne le temps change très vite, le matin nous démarrons avec le soleil mais rapidement le vent se lève, de gros nuages arrivent et dans la soirée éclatent des orages, ce qui fait chuter les températures, et il fait froid. Nous arrivons toujours à trouver refuge pour éviter d'être mouillés. Nous passons successivement par la suite trois cols à plus de 2000 mètres avant d'arriver à Erzurum. Arrivés en haut de l'un d'eux, à peine le temps d’immortaliser la situation en prenant une photo qu'il commence à pleuvoir, peu de temps après il tombe des trombes d'eau, par chance en haut de chaque col il y a un dépôt de la KGM chargé de déneiger, l'équivalent de la DDE en France, un agent sort et nous fait signe de venir nous abriter et nous réchauffer à l'intérieur.

Conséquence des dernières pluies, beaucoup d'eau partout.


Au total, nous ferons 4617 mètres d'ascension.

Cette région est assez désertique, quelques villes au passage et des villages excentrés, mais nous trouvons facilement des abris pour passer les nuits au sec, sans avoir besoin de monter la tente, dans les stations d'essence, salle de prière qui se trouve sur le bord des routes, et même dans le chalet dans un camping à l'abandon.


 Salle de prière.


Chalet dans un camping abandonné, bivouac royal.



 Un arrêt çay(thé).

Toujours autant de sollicitations lors de notre passage.


Nous venons de passer la barre des 20 000 kilomètres!


Lors d'un de nos arrêts thé, le cafetier nous informe que trois cyclos Français, deux femmes et un homme sont passés par là il y a quelques jours de cela. Nous sommes à présent précédés par trois groupes de cyclos Français qui vont dans la même direction que nous. Nous sommes en contact avec deux d'entre eux.



Pour arriver à Erzurum, il nous faut encore monter car la ville se situe à 1890 mètres d'altitude. Particularité des panneaux des villes en Turquie, il est indiqué le nombres d'habitants ainsi que l'altitude.


 La ville se dote d'équipements sportifs pour accueillir les prochaines olympiades.

Il fait froid, nous sillonnons la ville puis prenons la D 950 en direction de Hopa, ville située au bord de la mer Noire. Grande descente rectiligne avant d'attaquer un ultime col à 2090 mètres, sous la pluie. Arrivés en haut, l'on nous interpelle pour un thé et pour nous réchauffer, c'est notre journée la plus froide depuis que nous sommes en Turquie. A force de patience, la pluie s'arrête et nous pouvons enfin basculer dans une longue descente dans une belle vallée encaissée. Quelques peu après Tortun, sur le bord de la route une maison forestière, c'est ouvert et il y a de l'eau, nous décidons de rester là pour passer la nuit. Peu après une voiture s'arrête, un homme sort, ouvre son coffre et vient nous apporter une grosse galette de pain ainsi que des légumes, il insiste pour qu'on le suive et que l'on aille dormir chez lui, nous refusons car nous ne voulons pas remonter sur nos vélos.      



En contrebas du chemin à une centaine de mètres de la maison forestière se trouve un hameau de quelques maisons, nous allons nous y promener. Un femme sort de chez elle et nous invite à boire le thé. On s'attarde devant une table remplie de victuailles. Gulay vit ici à Deveyatagi avec son fils Ertugrul. Impossible de refuser l'hospitalité de cette gentille femme, nous plions bagage et passons la nuit chez elle.

Accueilli par cette attachante femme et son fils.

Autour du thé.

L'on ne peut pas passer la Turquie sans vous avoir parlé d'un personnage important qui a profondément modifié la constitution de ce pays.

Mustafa Kemal ATATÜRK

Il est le fondateur et le premier président de la République Turque.
Inspiré par la Révolution Française, à la fin de la première guerre moniale, il profite de ce qu'il considère comme une trahison du Sultan Mehmet VI, lors de l'armistice, pour mettre un terme au règne du sultan, le 1er novembre 1922.
Il instaure la laïcité : séparation entre les pouvoirs politique et spirituel.
Il proclame la République, déplace la capitale d'Istanbul à Ankara et occidentalise le pays à travers plusieurs réformes. Notamment, il inscrit la laïcité dans la constitution turque, donne le droit de vote aux femmes et remplace l'alphabet arabe par l'alphabet latin.

 
Atatürk est vénéré par toute la population turque, dans presque chaque bar, restaurant ou maison il y a un portrait de lui et l'on retrouve son buste ou sa statue partout, dans les parcs, les écoles, et autres endroits publics et administratifs.
Egalement une coutume de ce pays, beaucoup d'hommes manient dans une de leur main un chapelet appelé tesbih.
Autre particularité, les Turcs sont très patriotes, des drapeaux flottent de partout, même sur les voitures et les camions.

Même en montagne on y voit le drapeau national.

23 avril 2016

Les caravansérails

D'Aksaray à Sivas: 366 kilomètres.

Nous continuons notre route en direction de la Cappadoce, autre grande destination programmée dans ce pays. Toujours sur cette légendaire route de la soie, voie très prisée par les cyclos voyageurs, nous visitons plusieurs caravansérails sur notre passage. Nous publions plusieurs photos de ces monuments qui ont marqué une époque et qui vont faire plaisir à bon nombre de cyclos que nous connaissons.




Caravansérail d'Agzikarahan



Lieu où ils se restauraient 

 Une des salles ou dormaient les voyageurs

En haut de l'escalier, la mosquée


L'intérieur de la mosquée

Caravansérail d'Örsin-Hani

Sur la carte en notre possession est indiquée une curiosité. A la vue du panneau d'indication, nous n'hésitons pas à faire le détour pour aller visiter ce village enterré, malheureusement fermé en cette saison.






Après avoir passé la ville d' Aksaray, nous passons une nouvelle nuit, invité chez l'habitant. Ali, un homme de 65 ans, vivant avec son fils, nous a gentiment reçu dans sa ferme.


Chez Ali

Longue étape que celle d'aujourd'hui, plus d'une centaine de kilomètres, malgré toutes ces visites, et toujours un beau soleil qui nous accompagne, l'on ne va pas s'en plaindre. Nevsehir attire notre curiosité puisque une partie de cette ville est construite sur et autour de rochers de formes verticales, percés comme du gruyère. On peut même apercevoir certaines maisons accolées à la roche avec des fenêtres dans la pierre, nous ne sommes plus loin de la Cappadoce.

Nevsehir

Enfin nous arrivons à Gröeme, haut lieu de la Cappadoce. Même si la saison n'a pas démarré, à notre grand regret, aucune montgolfière dans le ciel, mais déjà beaucoup de cars de touristes, locations de quads, boutiques de souvenirs, restaurants, hôtels etc; dommage que ce lieu naturel dans ce cadre idyllique, inscrit au patrimoine de l'UNESCO, ne soit pas plus préservé que cela, nous nous attendions à voir un lieu sauvage et moins de business.
Nous prenons des photos sans trop nous s'y attarder.









Un peu plus loin, dans la roche, également inscrit au patrimoine de l'UNESCO, une chapelle.





La ville de Kayseri se profile au loin, il se fait tard, impossible de trouver un endroit pour planter la tente car il y a de la roche partout, en passant devant une maison, nous demandons à son propriétaire la possibilité de mettre la tente, celui-ci nous fait dormir à l’intérieur sur le canapé.



Kayseri, au pied du Mont Erciyes qui culmine à 3917 mètres d'altitude 




Et toujours ces beaux paysages sur cet immense plateau d'Anatolie Centrale qui oscille entre 1000 et 1450 mètres d'altitude avec une succession de cols, mais relativement roulant.

Egalement, une région de poterie

Ce matin, le ciel est nuageux, et le vent s'est levé, heureusement il nous pousse, nous parcourons dans la matinée 80 kilomètres. A Sultan-Hani, nous entrons dans le village pour manger et visiter le caravansérail. Ce village de 600 âmes est en effervescence, il s'y déroule le tournage d'un film. Nous rencontrons plusieurs habitants, et sans le savoir, Monsieur le maire du village qui se prénomme Salia, nous invite à boire le thé. Il parle bien l'allemand ce qui facilite le dialogue avec tout ce petit monde. De suite, il nous propose de rester pour dormir chez lui. Le soir venu, nous sommes conviés en sa présence à manger avec toute l'équipe du tournage, comédiens et tout le staff. 


Salia

Par après, dans la soirée, il nous emmène chez des amis, on mange, on boit et Nicole est habillée en femme turc, Nous avons bien ri. 





Quel accueil!

Rétrospective d'une époque révolue, de nos jours, où tout transite par conteneurs et par camions.






Vers le milieu de la matinée, nous quittons Salia, le soleil est de retour mais il souffle un vent froid venant du nord qui a chassé tous les nuages, désormais un beau ciel bleu.


Katya et Léo

Dans la soirée, nous faisons une agréable rencontre. Nous croisons un couple de cyclos voyageurs revenant d'Iran. Nous discutons un long moment avec eux avant de reprendre notre route. Il se fait tard, rien à l'horizon, nous plantons la tente dans un pré. Peu avant la tombée de la nuit, vers 20 heures, il fait déjà bien froid.


Après cette nuit passée sous tente, il fait très froid à notre réveil. L'eau des gourdes sont gelées, c'est un bloc de glace, mais nous avons passé la nuit , bien au chaud dans nos duvets. Le soleil est au rendez vous, la tente dégèle et nous pouvons reprendre la route en direction de Sivas. 
Peu avant cette ville deux options se présentent à nous: rejoindre la côte de la mer Noire et emprunter une route coincée entre mer et montagne, à grande circulation, ou passer la montagne en direction d'Erzurum. 
La réponse dans un prochain article.