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8 juillet 2016

L'accueil Ouzbek

De Bukhara à Dushanbé: 665 kilomètres.

Enfin une connexion! Internet et la wifi sont pratiquement inexistants dans le pays hormis les grandes villes, ce qui explique ce long silence.




A notre grande surprise, après Boukhara nous retrouvons plus de cent kilomètres de désert sous un soleil de plomb, plus de 50°.


Si ce pays est en grande partie recouvert de désert, lors de notre passage dans les villages nous sommes énormément sollicités par la population. C'est incroyable, le nombre de fois que nous sommes interpellés pour nous offrir des pastèques, du melon, du pain, on nous a même donné un bol de soupe, sans compter tous les automobilistes qui se sont arrêtés sur le bord de la route pour nous proposer pastèque, et melon, à chaque fois nous en profitions pour les manger en leur compagnie, ne pouvant les transporter sur nos vélos déjà bien chargés en eau et nourriture.


Ce couple généreux nous a gentiment donné une pastèque et un melon que nous avons mangé sur place, au moment de repartir ils nous tendent encore un gros melon.  


Dès leur plus jeune âge, les enfants haut comme trois pommes grimpent sur le dos les ânes avec agilité. 


Peu avant Qarshi, alors que nous nous installons pour bivouaquer, Merkomel s'arrête et nous fait comprendre de le suivre chez lui non loin d'ici. Nous avons vécu des moments exceptionnels avec cette famille, et ce malgré le barrage de la langue. Merkomel, Troyia sa femme, leurs deux enfants et la maman, vivent dans une grande simplicité, pas d'électricité ni d'eau, mais un puits dans le jardin, un groupe électrogène alimente de temps à autre le besoin en courant, le soir venu, c'est avec une batterie de voiture qu'ils s'éclairent. Ils ont des poules des dindes, quelques bétails, moutons et vaches et un potager.


Qarshi


La réservoir d'eau de Qarshi

Traditionnelle coiffe Ouzbek


Alors que nous sommes arrêtés à l'ombre, une femme nous invite à venir chez elle, comme d'habitude, on nous offre le thé et à manger, bien évidement, le soir venu, il n'est pas question de repartir, nous dormons sur place.


Otabek et son papa Goulzoda, sont tous deux boulangers. Goulzoda a un frère professeur de Français qui n'hésite pas à venir nous rencontrer. Le lendemain, nous sommes invités chez lui et sa famille.


Au centre, Alsimov, le frère de Goulzoda et toute sa famille. Encore une journée mémorable.

Après Qarshi, il était initialement prévu d'aller visiter la ville de Samarqand, mais sollicités par toutes ces invitations, nous faisons l'impasse et profitons pour partager notre temps avec ces familles qui nous interpellent et pour nous offrir l'hospitalité. Chez certains, nous restons même une journée de plus tellement ils sont heureux de notre présence. Nous rencontrons une population souriante, heureuse de vivre avec très peu de moyen, en toute simplicité. Alors que la loi Ouzbek est draconienne, les touristes doivent obligatoirement aller à l'hôtel par intermittence de trois jours pour y être enregistrés, nous bravons les interdits et privilégions les rencontres avec toutes ces familles qui nous invitent. Ainsi, nous découvrons leur façon de vivre, leur quotidien, leur coutume et tradition. Parents, enfants, petits enfants, sœurs, belles sœurs et beaux frères, tous cohabitent dans le même lieu, le tout dans une parfaite harmonie, le patriarche gérant tout ce petit monde. La principale raison de ces regroupements sont des raisons financières, chacun participant aux divers taches collectives, particulièrement les femmes. 
Nous avons constaté que certains Ouzbeks sont très curieux, et nous questionnaient sur nos moyens financiers.









Après Qarshi, nous allons à l'extrême sud est du pays, cette région nous change de notre quotidien, il y a de la montagne, même si c'est assez désertique, les paysages changent. Par après, nous passons par une plaine fertile, en direction de la frontière. 


Pause tchay (thé)


Ici nous avons droit à une rose.

C'est ici que nous avons dormi.

Encore une invitation inattendue chez cette famille, Kolia, sa femme Rhana et leurs petits enfants se mettent en quatre pour nous faire plaisir.



Nous dormons dans l'enceinte d'une mosquée, le lendemain matin, avant notre départ, cet imam prie pour nous, afin de demander à dieu protection pour la suite de notre voyage.

Beaucoup d'Ouzbek se déplacent à vélo, certains allant jusqu'à faire la course avec nous, ce fût souvent drôle.


Cuisson du pain dans ce four traditionnel, la pâte étant collée contre la paroi du four surchauffé au préalable.


Un orage éclate, nous allons nous abriter, pas pour bien longtemps, car Normonjon (à gauche) nous invite chez lui. Son petit fils, Abdulaziz (t-shirt bleu) maîtrise parfaitement l'anglais ce qui facilite l'échange. En rouge, son fils, Mahmud est médecin ORL. Que de bons moments. 
Nous n'oublierons pas toutes ces rencontres, une population accueillante, douce, généreuse qui égale ce que nous avons vécu en Turquie.
  
Le coton est en fleur.

Tracteur Ouzbek

Pas trop de choix, le parc automobile est uniquement constitué de deux marques de voiture, l'une Coréenne, dont l'usine a fait faillite, rachetée par le gouvernement puis revendue au géant Américain Général Motors, qui lui fabrique à présent dans le pays des Chevrolets, ainsi que la célèbre marque Russe Lada. Autre constatation, pratiquement toutes les voitures roulent au gaz, le pays étant un gros producteur de ce combustible. 


6 juillet, notre dernier jour en Ouzbékistan, mais c'est également Laïd El Kébir, la fin du ramadan. Alors que nous sommes arrêtés à l'ombre, profitant à proximité d'eau, nous faisons une lessive et lavons nos affaires poussiéreuses suite à la traversée du désert. Un homme en voiture s'arrête il est en uniforme, nous demande notre nationalité puis se met à prier pour nous. Dans un premier temps surpris, même si je ne crois pas, nous restons profondément ému par ce geste. 
Cela reste malgré tout un drôle de pays. Lors de sa traversée, beaucoup de check point avec contrôle d'identité, inscription dans un grand cahier à plusieurs reprises. Parfois on nous faisait signe de passer sans s'arrêter, allez comprendre quelque chose.

Nous passons notre dernière nuit en Ouzbékistan à 2 kilomètres de la douane, chez Saïd.

Nous ne pouvons conclure sans vous raconter cette mésaventure à la douane Ouzbek. Si les rapports avec la population furent des moments fort et d'une grande fraternité, il n'en est pas de même avec les autorités lors de la sortie du pays. Nous nous pointons à la douane, il est 8 heures du matin, les grilles sont fermées, nous sommes les deux seuls à passer par une petite porte. Un homme en uniforme nous reçoit, ne parle pratiquement pas anglais et au premier abord, nous parait sympathique. Il nous questionne sur notre itinéraire, nous lui expliquons, il rétorque en disant: vous tournez en rond, tant bien que mal on lui énumère chaque pays traversé, mais celui-ci reste entêté. Nous pensons, il ferait bien de revoir sa géographie. Bref, on insiste pas, il semble borné! Les bagages sont tous passés au scanner. Hé mister, problème métal! Bien sûr mon con, nous avons en métal les outils, la popote, les pièces de rechanges pour les vélos, le cadenas etc... Il ne veut rien entendre, faut vider toutes nos sacoches. il fouille même la boite à savon et va jusqu'à ouvrir la boite qui contient le café, au cas ou on aurait caché une bombe à l'intérieur. Rien de suspect, nous pouvons remballer nos affaires, mais il n'en reste pas là et réclame les appareils photos. Ce con, démarre le visionnage à l'envers et voit les photos de la Grèce et Turquie. Il me questionne à chaque photo, c'est où, c'est qui, c'est quoi? Cela commence à me chauffer sérieusement et lui fait part de mon mécontentement en lui disant tant bien que mal qu'il s'agit de notre vie privée. Le ton monte, deux autres guignols en uniforme arrivent et essayent de m'intimider en me criant dessus: contrôle!  Là, je me fâche sérieusement et sort de mes gongs. Surpris, il me restitue l'appareil photo en s'excusant. Pour ne pas perdre la face, j'ai droit à une fouille au corps, en short et t-shirt il est facile de dissimuler une kalashnikov. Après toutes ces péripéties, un tampon de sortie sur les passeports, nous en avons fini avec tous ces contrôles et ces pratiques draconiennes de ce pays.


7 commentaires :

  1. Bonjour les amis!je suis très heureuse de vous relire après ces quelques jours sans avoir de vos nouvelles! je vois que vous allez bien et que vos contacts avec la population sont toujours aussi plaisants (hormis les contrôles en douane)je vous embrasse très fort tous les deux ,bonne continuation et bonne route!mes pensées positives vous accompagnent!

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  2. Réponses
    1. Ces photos exceptionnelles ne peuvent être partagée que grâce à toi!!!!
      Merci Lionnel.

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  3. Toujours aussi admiratif devant les photos mais surtout les textes qui vont avec , même si je ne mais pas souvent de commentaires je vous suis avec grand plaisir

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  4. Un petit film du passage en douane aurait été sympa ;)
    Une photo plus que magnifique , celle de l’imam en prière avec le petit chat derrière ....

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    1. Salut Christian,
      Faire un film, ils m'auraient confisqué l'appareil photo!!
      Cet imam est un sage, il nous a beaucoup impressionné.
      Merci de nous suivre avec fidélité.
      Bises.

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