Petite parenthèse. Encore un pays qui nous surprend beaucoup par certaines pratiques, les photos du président sont placardées de partout, cet homme est vraiment imbu de sa personne, on le voit dans toutes les situations. Egalement beaucoup de points de contrôle, dans certains il faut s'arrêter et montrer patte blanche, dans d'autres, les autorités lèvent à peine la tête et nous laissent passer. Dans l'un d'eux, le policier en faction nous fait signe de stopper et de lui présenter nos passeports. Alors que nous entrons dans le bureau, arrive un 4X4 Tadjik, alors que nos passeports sont entre ses mains, il les déposent pour prendre en priorité celui du dernier venu. Pris de colère, je récupère nos documents et m'enfuis sans demander mon reste, il a beau nous gueuler dessus, nous passons la barrière et continuons notre route sans nous retourner comme si de rien n'était, on va apprendre à ce goujat d'agir avec droiture!
Reprenons le cours de notre voyage.
Malgré la difficulté à avancer sur cette piste, les paysages sont magnifiques. Deux grosses journées nous attendent, il nous faut passer notre premier grand col. Ce fut trop beau, mon genou me fait de plus en plus souffrir, obligé de me doper d'antalgiques pour atténuer la douleur.
De nombreux passages à gué, cela à pour effet de rafraîchir les pieds.
Cela ne va pas s'arranger dans les jours à venir. Pour grimper notre premier grand col, c'est avec souffrance, malgré une volonté et beaucoup de courage que j'arrive en haut après deux jours d'efforts. A plusieurs reprise, je suis obligé de marcher en poussant Passpartou car ce satané genou me fait énormément mal.
Vers le milieu de l'ascension, alors qu'il commence à pleuvoir, Un jeune homme nous invite à boire le thé dans un hameau. Nous sommes accueillis par cette famille Tadjik qui nous offre l'hospitalité. Nous passons la nuit au sec alors qu'il pleut dehors. Les femmes de cette famille ont une vie très rude, elles travaillent du matin au soir. Elles nous montrent leurs mains crevassées, avec beaucoup de bonté, Nicole leur donne un tube de pommade hydratante et cicatrisante ainsi que de la crème Nivéa en notre possession, leurs visages rayonnent de joie après ce présent, elles en font part à tout l'entourage.
Elles préparent et confectionnent à la main des mottes avec de bouse de vache qu'elles laissent sécher ensuite. Ces mottes servirons de combustible pour se chauffer durant le rude hiver.
A 2500 mètres d’altitude, le petit hameau.
Des enfants Tadjik, ceux-ci sont sages, car il nous est arrivé d'être caillassés par des gamins en mal de jeux, ou de trouver sur notre route des bandes de jeunes pour nous empêcher de passer. Petite anecdote: arrêté dans un village, j’aperçois un gamin à califourchon sur un âne lui assénant des coups de bâtons sans raison. J'interviens pour faire cesser le calvaire de ce pauvre animal, le gamin me rit au nez et se met littéralement à rosser la bête de plus belle. Exaspéré, je lâche Passpartou, le sale gosse saute de l'âne et s'enfuit en m'insultant. Combien de fois avons nous été témoin de ce genre de scène.
Fleur de montagne
Ce bel oiseau pris sur le vif
Après avoir basculé au col, s'en suit une longue et sinueuse descente sur de la piste pourrie, jusqu'à Kalaikhum, enfin nous trouvons à nous restaurer et passons la nuit dans une guest house.
Le lendemain matin, alors que le genou continue à me faire souffrir, et pour l'épargner pour les jours à venir, nous décidons de parcourir les 240 kilomètres nous séparant de Khorog en prenant un taxi 4X4 avec un autre touriste Suisse.
De Kalaikhum jusqu'à Khorog, nous passons par une vallée encaissée, en remontant le torrent Panj. Sur la rive droite l’Afghanistan, le torrent faisant une frontière naturelle entre les deux pays.
Village Afghan.
Toujours sur la droite de la photo, l'Afghanistan séparé par le Panj, et cette vallée très minérale.
Le Badakhsan, une région d’Afghanistan.
Malgré le parcours chaotique, chahuté de gauche à droite dans le véhicule, j'arrive quand même à prendre quelques photos de ces beaux paysages.
Après plus de 6 heures assis dans la voiture, nous arrivons à Khorog, c'est la dernière ville avant de monter au Pamir.
Le Pamir est une destination très prisée par les cyclos-voyageurs, et c'est à ce titre un de notre grand objectif de cette année vélo, mais cela parait compromis à cause de mon genou, on ne vous fait pas part de notre désillusion. Pour mettre tous les atouts de notre coté et enfin espérer continuer malgré tout, nous nous octroyons deux jours de repos à Pamir Lodge, une guest house, là, nous y retrouvons beaucoup de cyclo-voyageurs arrêtés ici, certains descendent du Pamir et d'autres comme nous y vont.