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30 novembre 2015

La Basilicate

Nous avons quitté la région des Pouilles pour traverser la Basilicate d'Est en Ouest. Nous évoluons désormais sur des petites routes de moyenne montagne, et profitons d'une journée bien ensoleillée. Dans cette région nous traversons beaucoup d'oliviers et de mandariniers.




On aperçoit des villages perchés sur le haut des montagnes.

A Pisticci, en milieu de matinée, nous nous arrêtons pour faire un café; peu après, une jeune femme vient à notre rencontre. Elle se présente et demande si cela ne nous dérange pas de répondre à ses questions. Alba est journaliste et souhaite écrire un article sur nous et notre voyage, nous acceptons et elle enregistre notre conversation en Anglais. Elle a beaucoup de sympathie pour nous et souhaite nous inviter ce midi au restaurant à Métaponto. Malheureusement, ce n'est pas notre route et déclinons l’invitation. Désolée, elle veut nous acheter à manger, ce que nous refusons également car nous ne voulons pas profiter de sa gentillesse. Elle nous contactera, via notre blog: à suivre !

Alba


Après cette rencontre, nous continuons notre route. Vers midi, à la vue d'une fontaine, nous profitons pour casser la croûte et laver quelques vêtements car il fait chaud.
Arrivés à Tursi , vers 16 heures, nous faisons le plein d'eau à une fontaine. Une voiture s'arrête, un homme sort et entame avec nous la conversation.
Tant bien que mal, nous essayons de comprendre ce que cet homme nous dit en Italien. De fil en aiguille, nous lui demandons s'il n'aurait pas un endroit où nous pourrions passer la nuit. De suite, il comprend et nous demande de le suivre. A peine plus loin, nous nous arrêtons devant un entrepôt. C'est un centre de tri et de conditionnement de fruits. Il nous fait visiter les lieux. En haut d'un escalier, une salle avec un canapé lit, à côté de son bureau; il y a également des toilettes avec eau chaude, ainsi qu'un réfectoire, de quoi s'installer confortablement. Nous rentrons Frisette et Passpartou dans l'entrepôt puis nous partons en voiture avec lui. Nicola et ses deux frères possèdent un grand moulin qu'il tient à nous faire visiter. Nous avons le privilège de visiter ces installations modernes pour la fabrication de l'huile d'olive.






En fin de soirée, il nous commande des pizzas que nous mangeons ensemble puis nous ramène à l'entrepôt. Avant de nous quitter, il donne des instructions pour faire fonctionner la machine à café, et nous apporte une boite de 6 croissants fourrés ainsi qu'un gros sac de mandarines.



Nicola, cet homme au grand cœur, accueillant et généreux
Les Italiens sont des gens avenants, ils n’hésitent pas à venir à notre rencontre pour discuter avec nous et nous apporter leur aide lorsque nous consultons la carte.

29 novembre 2015

Les Pouilles

Nous démarrons cette journée après avoir pris notre petit déjeuner, nous sommes à 20 kms de Matera. Après une grosse côte, nous entrons dans la ville située sur un flanc de montagne rocheux. Nous flânons dans les ruelles en partie piétonnes puis déjeunons en ville.




Matera

Avant de reprendre notre route, gros dilemme, où passer pour aller vers la Sicile ? Deux possibilités, aller vers Métaponto et longer la côte sur une 2X2 voies, ou passer par l'intérieur des terres, région montagneuse. Nous passerons par la montagne puis emprunterons la route 653 jusqu'au golf de Policastro.



Dès la sortie de Matera, pas d'autre alternative que de prendre la SS7 sur plus de 22kms, une route nationale qui ne cesse de monter. Heureusement, c'est dimanche et il y peu de circulation. Après le passage d'un tunnel, nous quittons cette route ennuyeuse pour une petite route de montagne en direction de Pomarico. Dans ce village perché, nous rencontrons Alfredo devant son labo, chez ses parents. Il est électronicien à son compte. Il nous fait rentrer pour nous réchauffer, puis en attendant le retour de ses parents à la cueillette des olives, il nous invite à boire un chocolat chaud. A leur arrivée, au premier contact, sa maman Rosaria a peur de nous, elle voit en chaque Français un terroriste. Cela nous fait bien rire ainsi qu'Alfredo. Peu de temps après, nous sommes conviés chez eux, dans leur belle maison, au chaud devant la cheminée allumée par Onofio, le papa. Ce couple à la retraite, passe une bonne partie de l'année en Allemagne où il réside depuis plus de quarante ans et revient tous les ans quelque mois dans leur région natale. Ils parlent l'Allemand ce qui a permis de communiquer aisément avec eux. Nous avons droit à une douche chaude, un bon repas préparé par Rosaria ainsi qu'un lit douillet.


Pomarico


En compagnie de Rosaria, Onofio et Alfredo.

28 novembre 2015

Reprise

Reprise en douceur après cet épisode pluvieux, quatre jours de pluie consécutif, cela tombait bien car en même temps arrêtés par nos soucis intestinaux. C'est couvert et il fait froid pour démarrer cette étape. Nous sortons rapidement de Modugno puis empruntons une petite route vers Bitetto, puis passons par Grumo-Appula, Cassano Delle Murge, et Santeramo In Colle.
En faisant nos emplettes à Cassano, une jeune femme se présente à nous, puis demande si nous acceptons d’être interviewé. Alessia est journaliste et travaille pour le journal Barin Edita. Elle est curieuse de savoir ce qui nous motive à voyager à vélo. Fascinée par notre récit, elle prend des notes de tout ce qu'on lui raconte, elle consacrera un article dans le journal. Mise à part cette sympathique rencontre inattendue, cette journée fût assez banale, étape plate et sans paysage particulier.

Alessia et son compagnon

Peu après Santeramo, avant la tombée de la nuit, nous demandons un abri. On nous propose une grange ou règne un grand désordre. Après un nettoyage sommaire, nous installons notre couchage. Dans la soirée, la maîtresse de maison nous apporte un plateau avec deux assiettes de pâtes à la sauce tomate.

26 novembre 2015

Rétrospective

Le mauvais temps, ainsi que nos problèmes intestinaux persistants, nous contraignent à prolonger notre séjour à Modugno, jusqu'au samedi 28, ou nous espérons pouvoir reprendre la route.
Afin de vous faire patienter pour vous conter la suite de notre aventure, quelques vidéos relatant un des objectifs principaux de cette virée Européenne.

 En plein effort


 Peu avant notre arrivée

Notre arrivée au Cap Nord

Une grosse pensée pour Maryse et Jean Louis, merci d'avoir immortalisé ces instants!

24 novembre 2015

L'Italie

Après 8 heures à se faire bercer par le ronronnent du moteur et le flot des vagues, nous débarquons au port de Bari. Retour en Italie, cette fois au sud; à deux reprises, nous avions par le passé vadrouillé au nord. 
Premier constat: il pleut et il fait froid, nous avons laissé derrière nous la douceur Albanaise à laquelle nous nous étions accoutumés ces derniers temps.
Toujours le ventre barbouillé, nous avons recours à la trousse à pharmacie ce matin, et faisons diète aujourd'hui. Nous sommes affaiblis et peu enclin à pédaler.  
Bien emmitouflés, nous quittons le port et partons sillonner la ville à la recherche d'une carte routière.
Nous retrouvons la zone euro, ce monde matérialiste et ses grandes enseignes multinationales. Après avoir traversé les Balkans, quel changement, le contraste est saisissant, et les prix élevés.
En début d'après midi, fatigués, nous prenons une chambre d'hôtel pour deux nuits, dans l'espoir de pouvoir reprendre notre route dans de meilleurs conditions météo et surtout sur pied, d'attaque pour traverser la botte et retrouver ceux qu'on aime.

23 novembre 2015

Derniers jours en Albanie

Nous ne sommes repartis de Fier que ce matin, et ce malgré quelques dérangements intestinaux persistants chez Renaud. Nous avons prolongé d'une journée de repos supplémentaire notre séjour à l'hôtel. Nous souffrons de douleurs abdominales et diarrhées, certainement un aliment plus très frais ou une eau souillée qui nous ont contraint de rester ce dimanche dans notre chambre. Dans le même temps, il a plu toute la journée. Le lendemain, la télé Albanaise relatait des inondations et des glissements de terrains. Nous l'avons échappé belle, au sec!
Encore une première dans ce pays qui ne fini pas de nous surprendre, nous parcourons les 80 kilomètres nous séparant de Durrës sur une route hors du commun. Dès la sortie de Fier, un panneau indique le début de l'autoroute. A la vue de ce panneau, on s'arrête. La police sur les lieux nous fait signe d'avancer et de continuer, nous voilà avec Frisette et Passpartou à rouler sur l'autoroute.


On y croisera des charrettes tirées par des chevaux, on doublera également d'autres cyclos et même des piétons qui attendent le mini bus avec leur bardas. Ce pays nous aura surpris jusqu'au dernier jour.
C'est tout plat, nous avalons la distance rapidement et arrivons vers midi à l'entrée de Durrës. Dernier resto pour marquer le coup puis allons à l'entrée du port pour acheter nos billets pour Bari.


Au moment de régler, nous présentons la carte bancaire.
Pas possible de payer avec, il faut du cash. Retour vers un distributeur de billet, encore une aberration Albanaise, nous ne pouvons pas retirer l'équivalent de 90€ en une fois, la somme est trop élevée, il faut s'y prendre à plusieurs reprises.
Vers 20h, nous pénétrons dans les entrailles du bateau et prenons possession de notre cabine. Au revoir l'Albanie!


Des 28 pays d'Europe que nous avons déjà parcouru à vélo, c'est bien l'Albanie qui nous aura marqué le plus par ses traditions, ses particularités, ses habitudes et surtout l'accueil, la générosité et le sourire d'une population hors du commun. Une grande majorité de ces gens vivent grâce au fruit du travail de la terre; ils ne sont pas touchés par ce virus, le matérialisme.
Ce petit pays du sud de l'Europe mérite d'être plus connu et visité.

21 novembre 2015

Journée repos

Aujourd'hui, journée repos. Après, nous allons dans les jours à venir nous diriger vers Durrës, et prendre un ferry pour Bari en Italie.
Jour pour jour, dans un mois, nous retrouvons nos enfants et nos deux petits enfants pour passer Noël en famille. Nous avons réservé une maison vers Palerme, à Trappetto, en Sicile. Le 30 au soir, viendrons également nous rejoindre un couple d'ami pour passer le réveillon du nouvel an ensemble. Nous restons quelques temps sur place, si quelques uns d'entre vous veulent venir se joindre à nous, ce sera avec grand, plaisir, avis aux amateurs! 
Nous profiterons de cette "escale technique" pour remettre en état et réviser Frisette et Passpartou.

Bonne lecture et à très bientôt pour des news.
Un grand merci à tous ceux qui nous suivent fidèlement et qui nous adressent régulièrement des messages réconfortants que nous prenons plaisir à lire. 
Une attention particulière et un point d'honneur pour son dévouement, à notre ami et webmaster du blog, Lionnel.

20 novembre 2015

Fin de la boucle

Ce matin, tous nos muscles des membres supérieurs et du cou nous font encore mal, nous n'avons pas récupéré des efforts extrêmes de la veille.


Le pâté de maisons, lieu de refuge de hier soir.

Le pire, c'est qu'il faut remettre cela à nouveau ce matin, encore trois kms avant de trouver l'asphalte. Quel soulagement!

Enfin, la route macadamisée.


 

A présent, on peut se laisser glisser jusqu'à Vlorë, ville située en bord de mer. Nous faisons nos provisions et nous nous dépêchons de quitter ce brouhaha au plus vite. Fini avec la montagne, nous évoluons désormais dans la plaine sur une route qui longe l'autoroute jusqu'à Fier. Nous arrivons dans cette ville en fin d'après midi, après avoir parcouru près de 80 kilomètres.

Nous recherchons un hôtel pour nous poser un peu, car nous avons besoin de récupérer de nos efforts précédents et en profiter pour donner des nouvelles à la famille, mettre le blog à jour grâce à la wifi, puis également faire une grosse lessive. 


Dans la descente vers Vlorë, notre attention est attirée par cet ours en cage, le seul que nous aurons vu lors de ce voyage. Voyant les conditions de détention de l'animal, nous aurions souhaité ne pas en voir, malheureusement. Ce triste spectacle nous altère beaucoup, un anneau de fil de fer dans sa truffe et plus aucune dentition lorsqu'il ouvre sa gueule. Nous lui donnons tout notre pain puis lui coupons en petit morceau des pommes. Nous repartons dégoutés!

19 novembre 2015

Journée galère

Nous quittons de bonne heure cette famille qui nous a accueillie hier soir et qui vit dans des conditions modestes, pour nous engager sur cette piste qui débute dès notre départ ce matin.





Les deux premières heures de la matinée se déroulent sans encombre, la piste est roulante, pas trop pentue et pas tape cul.



Aperçu de ce que nous venons de parcourir, à deux reprises nous descendons pour remonter sur un autre versant en face.



En contre bas, la rivière Vijosë


Le village de Sinanaj, lieu où nous avons cassé la croûte ce midi.

Vers la fin de matinée après de gros efforts, nous arrivons enfin à Sinanaj, village perché dans la montagne, cette piste nous réserve des surprises avec de gros dénivelés que nous arrivons à passer péniblement. C'est lors de la reprise après notre déjeuner que la situation se corse, impossible de continuer à rouler, la piste est complètement défoncée. Nous sommes obligés de pousser Frisette et Passpartou.




Les choses se compliquent davantage pour nous, il faut à présent se mettre à deux pour pousser simultanément Frisette et Passpartou, tellement c'est pentu, autrement dit, nous n'avançons qu'à petit pas et nous n'en voyons pas le bout. Un pick up arrive à notre hauteur et s'arrête, il nous demande si nous avons besoin d'aide, orgueilleux, nous répondons pas la négative, nous le regretterons par la suite de ne pas avoir accepté de se faire emmener. Le temps passe, il nous faut coûte que coûte arriver jusqu'à une habitation. Nous croisons sur notre passage, assis sur des ânes, des bergers qui rassemblent les troupeaux de moutons et de chèvres qui descendent dans la vallée. La nuit commence à tomber et aucune maison en vue. Nous avançons désormais à la lueur des phares de Frisette et de Passpartou. Le ciel est étoilé et la lune apparaît.


Nos épaules nous font souffrir ainsi que nos poignets, bras et avant bras. Nous n'en pouvons plus, au bord de l'épuisement. Nous mangeons sucré pour essayer de reprendre des forces, les pauses sont de plus en plus fréquentes quand enfin, nous apercevons au loin de la lumière. Au bout d'une bonne heure à continuer à crapahuter, nous arrivons aux maisons. C'est un grand soulagement pour nous. Nous appelons devant la première demeure. Un homme sort et nous invite immédiatement chez lui, il est 19 heures. Enfin notre chemin de croix est fini pour aujourd'hui. On nous prépare un repas spécialement pour nous, avons droit à une douche chaude, un massage pour Nicole puis un bon lit.


La famille Llaja.

Les deux frères Feg et Lesko, leurs compagnes Feride et Alma ainsi que les enfants Luan et Brahim. Des gens adorables!

C'est la pire journée que nous avons passé depuis que nous voyageons. Auparavant, on nous avait mis en garde sur l'état de cette piste et qu'il vallait mieux revenir sur nos pas au lieu de choisir cet itinéraire. Bornés, nous n'en avons fait qu'à notre tête! Nous en avons fait les frais.

18 novembre 2015

Mariage

Nous quittons cette charmante famille, chacun allant vaquer à ses occupations. Notre route continue à monter un petit raidillon puis descend rejoindre la SH4 à Bejar, c'est un axe routier reliant les principales villes entre elles. Pas beaucoup de trafic, la route est large et pratiquement plate avec une piste cyclable de chaque coté, nous roulons en toute sécurité, d'ailleurs jamais en Albanie nous n'avons eu à nous plaindre du comportement des automobilistes, sauf en ville.


A contre sens coule la Vjosës, une rivière limpide.

Nous parcourons assez rapidement la trentaine de kilomètres nous séparant de Tepelenë. Dès l'arrivée dans la ville, nous sommes agréablement surpris, c'est la première que nous voyons dans ce pays qui est bien entretenue, propre avec des poubelles partout, contrairement aux autres avec des routes défoncées, des étalages, un gros bazar de part et d'autre de la chaussée, et des stationnements sauvages en plein milieu de la route.  

Une partie de Tepelenë est entourée par des fortifications.



Tepelenë

Nous en profitons, au soleil pour déjeuner sur un banc puis après une bonne pose, au départ de Tepelenë empruntons une petite route qui part dans la montagne.




Nous prenons de la hauteur et contemplons depuis la route qui surplombe la rivière, quel beau panorama!
Vers le milieu de l'après midi, nous arrivons à Dukay, un petit village de quelques habitants. Peu après ce pâté de maison, plus de route, mais une piste qui démarre. Nous décidons de ne pas aller plus loin aujourd'hui et demandons à un habitant s'il était possible de se faire héberger quelque part pour cette nuit. Comme à l'accoutumée, nous sommes reçus avec la plus grande attention chez Djqiek et Fiqo. Ils vivent tous les deux avec deux de leurs garçons, Nico 23 ans et Handi 28 ans. Personne ne parle une langue permettant de communiquer mais cela n'empêche pas de grosses parties de fou rire. Nous leur montrons l'album de famille. A la vue de Priscille, notre fille, Handi en tombe amoureux et souhaite se marier avec elle, il n'arrêtera plus de la soirée de nous bassiner avec cette obsession. Sa mère rit aux éclats à chacune de ses relances. Ce n'est pas la première fois que nous aurions pu marier notre fille et même Gaëtan, notre fils célibataire.
Dans cette famille, pas d'eau courante dans la maison, il faut aller la chercher dans une source deux cent mètres plus loin. Fiqo lave la vaisselle et fait sa lessive dehors sans eau chaude, pas d'évier, ni de salle d'eau ni de toilette à l'intérieur. Ils ont deux vaches, quelques moutons et chèvres, des poules, des canards, des dindes et élèvent également un cochon.


Les parents et les deux frères.


La maison qui nous a si gentiment ouvert sa porte