La Devoll suite

Moglicë depuis notre fenêtre

Nous quittons la salle de billard, notre dortoir d'une nuit, aidé par un passant qui nous donne la main pour descendre nos affaires puis reprenons notre route quittée la veille au soir. Elle continue à descendre un bon moment le long du torrent qui coule dans un canyon encaissé de toute beauté, nous ne trouvons pas les mots pour décrire ce paysage. Le soleil a du mal à pénétrer dans cet étroit couloir mais lorsque au détour d'un virage il apparaît, il apporte beaucoup de luminosité et nous réchauffe car il ne fait pas chaud dans cet endroit sauvage et inhospitalier. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, après cette longue descente, on reprend de l'altitude, successivement la route monte et redescend.

Malgré plusieurs aménagements, beaucoup d'éboulis et de rochers sur notre parcours ainsi que des affaissements.

Le canyon de la Devoll 

  

Peu à peu la montagne s'écarte et laisse apparaître une large vallée ou coule la Devoll.

Dans peu de temps toute cette vallée sera sous l'eau. Dès la sortie de Gramsh nous apercevons de gigantesques chantiers ou l'on construit des viaducs pour une nouvelle route au-dessus de celle actuelle, puis un peu plus loin, un barrage hydro-électrique en cours d'achèvement.

  

Vers midi, nous arrivons à l'entrée de Gramsh. Il s'y déroule une foire aux bestiaux et aux céréales. On assiste à la scène et on observe le manège, ambiance particulière, chacun essaye de vendre son bien, l'un tient des poules dans ses mains, un autre son âne, plus loin un troupeau de chèvres attachées les une aux autres, là des moutons en attente d’être vendus, puis des vaches, ici des sacs en toile, de blé, de maïs, de son, d'avoine. Les négociations vont bon train, on discute, on ausculte la bête, on la tâte finalement la liasse de billets change de main, et on s'en va en tenant par un lien, sa nouvelle acquisition.

La foire aux bestiaux

Après le barrage, nous retrouvons une nouvelle fois la piste, plus d’asphalte. Contrairement à celle de hier, celle-ci est en mauvais état à tel point que nous avons mal aux avants bras et aux épaules tellement nous sommes secoués. A Shtëpajë, nous faisons un pause, à peine arrêté, Klodi et Yllka, un jeune couple nous invite à venir boire un verre à la maison puis nous propose de rester dormir chez eux. Après nous avoir servi une copieuse assiette avec des spécialités Albanaises, Yllka et Klodi sont heureux de nous visionner leur mariage enregistré sur un CD.

Klodi et sa famille

Ce pays est un enchantement, il nous fascine de jours en jours, les gens sont souriants, accueillants et chaleureux, nous découvrons leur façon de vivre, les coutumes et leurs habitudes. L'âne et le cheval font parti de leur quotidien, ils sont un outil de travail précieux pour ces habitants de la montagne. Ils vivent essentiellement grâce au bétail et au travail de la terre, c'est un monde rural.

Leur quotidien

Et toujours de belles rencontres

Frisette et Passpartou découvrent un autre mode de transport que le vélo.

Nous avons l'agréable surprise de croiser sur notre route ce matin deux jeunes femmes Hollandaises à vélo. Wietke et Eva sont parties de leur pays natal le 4 septembre dernier, pour rejoindre la Chine à vélo. Elle emprunterons le même itinéraire que le notre, par l'Asie centrale. Nous leurs souhaitons bonne route et beaucoup de courage pour affronter l'hiver qui arrive.

 

Eva et Wietke