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26 février 2016

Ciao Italia

De Taranto à Brindisi : 229 kilomètres

Après la visite de Taranto, nous longeons le littoral et trouvons assez rapidement en fin d'après midi un bivouac, la météo devenant de plus en plus menaçante.
Cette nuit, réveil en fanfare, sans tambour ni trompette. Des gouttes d'eau nous tombent dessus, cet abri que nous croyons étanche ne l'est pas ! Dans l'urgence, car il pleut fort, nous déplions sur nous le footprint, cette grande bâche que nous mettons sous la tente, celle-ci nous permet de protéger nos duvets et enfin, finir notre nuit plus au sec.
Cela faisait trois jours que nous n'avons pas vu le soleil, autant vous dire que ce matin, et surtout après cette nuit humide, nous apprécions les premiers rayons de soleil qui font leur apparition, et en profitons pour mettre à l'air notre couchage.


Pause déjeuner, au soleil!

Nous suivons cette côte sud des Pouilles jusqu'à San Caterina avant de rentrer dans les terres en direction de Lecce.





Cette côte sauvage a été un peu plus préservée du béton que celles que nous avons vu jusqu'à présent. 

Tout au long, les tours de surveillance.


 Torre Borraco


Torre di Porto Cesareo

Chiesa de San Pietro in Bevagna, église dont une partie de l'édifice date du IXème siècle.

Depuis San Caterina, nous passons par des petites routes, par Nardo, pour arriver à Lecce. Son centre ancien est semi piéton et avons plaisir à découvrir cette ville avec ses belles architectures, dont certains édifices datent de l'époque Romaine. Par après prenons la direction de San Cataldo, sur la côte est des Pouilles.










Lecce

A Casalbate, nous passons notre dernière nuit dans ce pays.

Après plus de trois mois passés dans le sud de l'Italie, en conclusion, un petit bilan de cette période.
Bon choix concernant notre destination, car l'hiver est clément, et n'avons pas souffert du froid. Les gens sont avenants, souriants, agréables, et sympathiques, ce qui a occasionné beaucoup de rencontres.


La dernière en date, en compagnie de Gigi et Antonio, deux septuagénaires vététistes, ils ont insisté pour nous offrir le café.

La région est belle, et avons pleinement profité de la période des agrumes. Une à une, nous avons passé les stations balnéaires, dont certaines complètement désertes, on ose imaginer le flux de touristes en haute saison, et avions l'embarras du choix pour trouver un refuge, pratiquement tous les soirs, ce qui nous a évité de monter la tente.
Cependant, quelques points négatifs, beaucoup de déchets, le sud de l'Italie est sale, des tas d'immondices un peu partout, beaucoup de chats et surtout de chiens errants, certains avec de grosses plaies en putréfactions et quelques uns entrain de mourir sur le bord de la route.
Les automobilistes roulent comme des Fangio, c'est à dire vite, et en ville assez peu respectueux des cyclos.
D'autre part, nous avons toujours autant de mal à comprendre pourquoi malgré les innombrables résidences de vacances, immeubles, maisons et hôtels laissés à l'abandon, en état de délabrement, ils continuent à construire à outrance sur toute la côte, d’ailleurs beaucoup d'ouvrages sont inachevés et laissés tels quels, alors qu'il y a énormément de propriétés en vente. Il y a quelques similitudes avec les côtes d'Espagne, c'est dommage, quel gâchis !
Malgré les recommandations à la prudence pour nous prémunir des vols, jamais lors de ce séjour, nous n'avions à déplorer quoi que ce soit, souvent Frisette et Passpartou étaient laissés seuls devant les magasins. Nous pensons qu'ils entretiennent cette psychose, des cadenas et des caméras de partout, nous trouvions cela exagéré.
A l'heure ou vous lisez ce post, nous avons déjà foulé le sol Grec. Ce vendredi, à 14 heures, nous avons embarqué à bord de l'Euroferry Olympia, qui nous emmène de Brindisi à Igoumenitsa, notre première ville en Grèce.


Frisette et Passpartou parés pour la traversée!

23 février 2016

De la Calabre aux Pouilles

De Monastérace à Taranto: 344 kilomètres

A Monastérace, dans un bar, nous profitons de la connexion wifi et y passons toute la matinée. Lorsque nous repartons, nous constatons que la brume de ce matin, venant de la mer ne s'est toujours pas dissipée, tout est moite, c'est gris et triste mais il fait doux, tout le restant de la journée sera sous cette grisaille. Le soir venu, comme à l'accoutumée, nous cherchons un abri couvert et le trouvons sous la terrasse vitrée d'un restaurant du bord de plage, cependant la mer est déchaînée, et de grosses vagues déferlent provoquant un bruit assourdissant, nous composerons avec pour cette nuit.
Le lendemain matin, la journée démarre sous de meilleurs hospices, le soleil pointe son nez, malheureusement celui-ci ne dure pas et nous retrouvons rapidement la grisaille de hier.

San Andréa Apostolo sous la grisaille

Peu après Soverato, nous passons un éperon rocheux avec en prime, une petite grimpette qui nous change du morne plat des jours précédents, le décor est splendide, ne manque qu'un rayon de soleil pour égailler davantage ce petit bout de côte que nous surplombons.




Passé Catanzaro Lido, nous retrouvons la SS106, plate, et ses longues lignes droites. Au bout de l'une d'elle nous apercevons au loin une silhouette qui semble être un vélo chargé. Au fur et à mesure qu'il s'approche, notre première impression se confirme, c'est bien un sacochard (terme utilisé pour désigner un voyageur à vélo). 
Depuis notre rencontre d'avec les deux Hollandaises en Albanie, nous n'en avions plus croisé. Arrivé à notre hauteur, celui-ci traverse la route pour nous rejoindre. Après deux mots échangés en Anglais, nous sourions tous les trois, car Charles est Français. Ce jeune Nantais de 21 ans voyage en direction de la Sicile, il est parti depuis le mois de septembre, effectue un tour d'Europe, et par la même occasion son compagnonnage de tailleur de pierre, un noble métier manuel.

Notre compagnon, Charles.



Nous discutons un long moment sur le bord de la route avant de se décider de manger ensemble ce midi. C'est sous la tonnelle d'un snack bar, avec table et bancs que Nicole et moi nous affairons à préparer la tambouille pour faire plaisir à notre hôte Charles, au menu: carottes, pomme de terre, petits poids, tomates et viande hachée assaisonnées avec oignons, ail et herbes aromatiques, suivis de fromage et de gâteaux secs pour le désert, un régal pour nos papilles! Depuis notre reprise, nous avons pris pour habitude de manger chaud le midi, et cuisinons divers légumes accompagnés soit d'une viande, de saucisses ou de poisson selon, et le soir, un plat de pâte à la sauce tomate.


Notre pitance

A la fin du repas, la charmante et gracieuse patronne du snack, toute souriante, et très sympathique vient discuter avec nous, elle nous offre le café. Il est presque 15 heures lorsqu'on se quitte, chacun reprenant sa route.


C'est encore une courte étape que celle d'aujourd'hui, à peine cinquante kilomètres, de surcroît, étant informé par Charles, il est annoncé une grosse pluie pour cette nuit et demain, donc il est souhaitable pour nous de trouver un bon abri. 
On ne pouvait espérer mieux, à Belmonté, en cherchant, nous dénichons un centre de vacances, la Marina Di Bruni, devant le réfectoire, une grande terrasse, de quoi s'installer pour laisser passer cet épisode pluvieux. C'est sans compter une nouvelle fois sur notre bonne étoile qui veille sur nous, à la tombée de la nuit, arrivent trois personnes, ils font le tour des lieux puis dès qu'ils nous aperçoivent, nous proposent une chambre avec salle de bain : c'est l'accueil Calabrais, nous dit-on ! Après nous avoir ouvert un petit appartement, Antonio met l'eau chaude en marche, nous apporte deux draps de bains, du gel douche et du shampoing. Nous passons une bonne nuit dans un lit au chaud et au sec. Espérons que ce soit également le cas pour notre compatriote Charles.
Comme annoncé hier, ce matin il pleut des cordes, il n'est pas question de reprendre la route dans ces conditions, mais malheureusement nous avons refermé la chambre derrière nous. Par chance, Antonio est de retour un peu plus tard, il nous ouvre le réfectoire, il y a de l'eau, de l'électricité, et des toilettes, et bien sur, tables et chaises, que demander de plus pour passer la journée.

Une journée à l'abri 

En ouvrant les yeux ce matin, à travers les baies vitrées, l'horizon au dessus de la mer est tout orangé ocre. Le ciel est dégagé, aucun nuage. Savez vous à qui l'on doit cette belle journée qui s'annonce? Ben, figurez vous, c'est l'oeuvre du Mistral, celui qui prend naissance dans la vallée du Rhône et que nous Varois connaissons bien. Il s'est levé cette nuit et est venu souffler jusqu'au sud de l'Italie.



La journée sous le soleil se déroule dans une zen platitude, car c'est plat de chez plat, hormis avant Crotone, ou nous avons eu une longue côte avant de retrouver le plat. Dans le milieu de l'après midi, à Torretta, en faisant le plein d'eau à une fontaine du village, arrive un homme qui vient parler avec nous. Modou Sow est Sénégalais et vit depuis plusieurs mois en Italie, dans ce village. Nous partageons une tablette de chocolat tout en discutant avec lui. Au bout d'un moment, il nous propose de venir dormir chez lui. Il est sympathique, nous acceptons son invitation.

Une belle rencontre!

Nous aimons cette ambiance, tout au long de notre route, au sud de l'Italie, nous croisons des marchands ambulants. Ces petits producteurs de la régions vendent en direct leurs fruits et légumes. Beaucoup d’artichauts, de fenouils, fèves, oranges et citrons entre autre. En achetant chez eux, la plus part nous offrent leurs produits.




Marchands de légumes ambulants.

Décidément, encore une étape plate de plus aujourd'hui.
On ne sait pas comment celui-là s'appelle, mais il a soufflé fort toute la journée, de face, nous obligeant à forcer sur nos pédales et en nous apportant à trois reprises de grosses averses. Ce n'est pas de cette façon que nous allons progresser dans notre avancée vers Brindisi. C'est lors d'un de nos arrêts pour s'abriter de la pluie, que Passpartou est victime d'une crevaison de la roue avant, un bout de verre pointu lui a transpercé le pneu.
A Rossano, au terme de cette journée, nous trouvons refuge une fois de plus sous la terasse d'un restaurant de plage.
Ce matin, au réveil il fait froid, encore toujours ce foutu vent une bonne partie de la matinée jusqu'au golfe Di Corigliano, où nous changeons de direction avec cette fois, un vent plus favorable. Sur cette portion de route, en ce dimanche, et malgré ce vent froid, cela n'empêche pas ces jeunes femmes d'attendre les éventuels clients sur le bord de la route, elles exercent le plus vieux métier du monde.

Le golf di Corigliano en vue



Un château, privé!

Nous quittons la Calabre pour la Basilicate, ce soir avant notre bivouac à Nova-Siri.  
Jusqu'à présent nous empruntions la SS106, en alternant dans les villes et villages de notre passage. Changement de décor ce matin. Au départ de Nova-Siri, pas d'autre alternative que de prendre la SS106 qui s'est transformée en une autoroute, une 2X2 voies, pour arriver à Taranto, bien sûre interdite aux vélos, il va de soi! Renseignement pris auprès de plusieurs personnes, il n'y a pas d'autre route. Pas le choix, nous parcourons près de 85 kilomètres avec Frisette et Passpartou, prenant notre vitesse de croisière. Nous passons de la Basilicate aux Pouilles après Metaponto.


Taranto

22 février 2016

Départ de notre fille

Nous dédions cet article à notre fille.
Ce lundi, 22 février, Priscille s'envole pour la Colombie, via Panama.
Ayant pris le virus des parents, en pause carrière pour six mois, elle part seule parcourir en mode backpacker, le continent sud Américain.
Nous pensons très fort à elle, lui souhaitons un bon trip, du dépaysement, surtout lorsqu'elle s'enfoncera dans la forêt Amazonienne, de belles rencontres avec les autochtones, une faune et une flore d'exception, et des images pleins les yeux. 
Nous lui adressons d’affectueuses bises, et penserons tous les jours à elle.

16 février 2016

Retour en Calabre

De Villa San Giovanni à Monasterace: 191 kilomètres

De retour sur le continent après le passage du golfe de Messine. Nous prenons la route en direction du sud de la Calabre. La météo est capricieuse, encore quelques gouttes, vers midi, on s'arrête dans un parc à Réggio Di Calabria car il ne pleut plus. C'est l'heure de la sortie des classes, un attroupement se forme rapidement autour de Frisette et Passpartou. Quelques jeunes parlent le Français, ils sont curieux, nous questionnent sur notre voyage, on se croirait à l'école. Par la suite plusieurs personnes viennent spontanément vers nous, fascinés par le récit de notre aventure à vélo. Après notre déjeuner, le propriétaire d'un bar d'en face ayant aperçu la scène, vient nous apporter des cafés accompagnés de quatre morceaux de pâtisserie.




Réggio Di Calabria

Aujourd'hui, c'est la saint Valentin, en guise de cadeau, nous enfilons nos capes car peu après notre départ, il s'est mis à pleuvoir et ne s'est plus arrêté de la journée. 
A Ferruzzano, nous rencontrons Aldo se promenant sous son parapluie. Cet homme est très cultivé, connait bien l'histoire et la géographie, nous partageons un long moment avec lui. Dans la soirée, il nous indique une maison en parfait état, à l'abandon, nous pouvons nous s'y installer au sec pour la nuit. Un peu plus tard, Aldo revient avec des bières que nous buvons ensemble.
Toujours sous la grisaille, nous passons le cap Spartivento et montons à présent vers le nord en longeant la côte sud de la Calabre, empruntant la SS106 entre les divers villes et villages.
Enfin hier, nous avons droit à un soleil généreux, la région est très plate et peu encline à prendre de belles photos.
Le moral est au beau fixe, tout va bien, nous retrouvons peu à peu la grande forme d'avant notre arrêt prolongé à Balestrate. Seul bémol, quelques difficultés à trouver de la wifi, mais toujours la rencontre avec des Italiens très sympathiques et avenants.

12 février 2016

La boucle est bouclée

De Messine à Messine, 1103 kilomètres.

A présent, nous descendons la côte est de la Sicile. Au départ de cette journée, après cette nuit passée dans des beaux draps avant une bonne douche fort appréciée, nous entrons dans Syracuse. Cette ville portuaire est très accueillante, une belle architecture dans le centre ville, et paradoxalement propre, contrairement à d'autres villes, et facile à visiter avec Frisette et Passpartou, beaucoup de zone semi piétonne, sans voiture.








Syracuse

Changement de décors par rapport aux jours précédents, dès la sortie de Syracuse en direction de Catania et ce jusqu'à Augusto, se dressent dans le ciel d'immenses cheminées crachant toutes sortes de déchets, et leurs odeurs nauséabondes. Des raffineries les unes derrières les autres, des centrales électriques, ainsi que des usines pétrochimiques. Le paysage est des plus glauques. Dans le golfe d'Augusta, des pétroliers et des portes conteneurs encrés, attendent d’être déchargés de leurs cargaisons.



Sur la route un trafic infernal vers Catania que nous passons rapidement sans s'y attarder, pas le choix, faut emprunter la SS114, une route à grande circulation avec beaucoup de poids lourds. Dans la mesure du possible, nous passons les villages en longeant la côte par des petites routes. 
Les deux jours suivants, nous sommes obligés de jongler avec la météo, et essayer de passer à travers les gouttes.
Nous passons au pied de l'Etna, celui-ci a décidé de se cacher dans les nuages, mais avec insistance, entre deux averses nous en apercevons un petit bout.


Malheureusement la météo n'est pas très clémente ces derniers temps et ne permette pas de prendre des photos des lieux, car cette côte escarpée et rocheuse est très belle, après les longues plages de sable noir, place à de belles petites criques. Dommage que les Siciliens n'ont pas plus préservé ces endroits sauvages et les ont bétonné à outrance.



Oasis Isola Bella

Capo San Alessio.




De retour à Messine, nous venons de faire le tour complet de la Sicile par la côte, et nous apprêtons à retourner sur le continent en prenant un bateau.