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23 février 2016

De la Calabre aux Pouilles

De Monastérace à Taranto: 344 kilomètres

A Monastérace, dans un bar, nous profitons de la connexion wifi et y passons toute la matinée. Lorsque nous repartons, nous constatons que la brume de ce matin, venant de la mer ne s'est toujours pas dissipée, tout est moite, c'est gris et triste mais il fait doux, tout le restant de la journée sera sous cette grisaille. Le soir venu, comme à l'accoutumée, nous cherchons un abri couvert et le trouvons sous la terrasse vitrée d'un restaurant du bord de plage, cependant la mer est déchaînée, et de grosses vagues déferlent provoquant un bruit assourdissant, nous composerons avec pour cette nuit.
Le lendemain matin, la journée démarre sous de meilleurs hospices, le soleil pointe son nez, malheureusement celui-ci ne dure pas et nous retrouvons rapidement la grisaille de hier.

San Andréa Apostolo sous la grisaille

Peu après Soverato, nous passons un éperon rocheux avec en prime, une petite grimpette qui nous change du morne plat des jours précédents, le décor est splendide, ne manque qu'un rayon de soleil pour égailler davantage ce petit bout de côte que nous surplombons.




Passé Catanzaro Lido, nous retrouvons la SS106, plate, et ses longues lignes droites. Au bout de l'une d'elle nous apercevons au loin une silhouette qui semble être un vélo chargé. Au fur et à mesure qu'il s'approche, notre première impression se confirme, c'est bien un sacochard (terme utilisé pour désigner un voyageur à vélo). 
Depuis notre rencontre d'avec les deux Hollandaises en Albanie, nous n'en avions plus croisé. Arrivé à notre hauteur, celui-ci traverse la route pour nous rejoindre. Après deux mots échangés en Anglais, nous sourions tous les trois, car Charles est Français. Ce jeune Nantais de 21 ans voyage en direction de la Sicile, il est parti depuis le mois de septembre, effectue un tour d'Europe, et par la même occasion son compagnonnage de tailleur de pierre, un noble métier manuel.

Notre compagnon, Charles.



Nous discutons un long moment sur le bord de la route avant de se décider de manger ensemble ce midi. C'est sous la tonnelle d'un snack bar, avec table et bancs que Nicole et moi nous affairons à préparer la tambouille pour faire plaisir à notre hôte Charles, au menu: carottes, pomme de terre, petits poids, tomates et viande hachée assaisonnées avec oignons, ail et herbes aromatiques, suivis de fromage et de gâteaux secs pour le désert, un régal pour nos papilles! Depuis notre reprise, nous avons pris pour habitude de manger chaud le midi, et cuisinons divers légumes accompagnés soit d'une viande, de saucisses ou de poisson selon, et le soir, un plat de pâte à la sauce tomate.


Notre pitance

A la fin du repas, la charmante et gracieuse patronne du snack, toute souriante, et très sympathique vient discuter avec nous, elle nous offre le café. Il est presque 15 heures lorsqu'on se quitte, chacun reprenant sa route.


C'est encore une courte étape que celle d'aujourd'hui, à peine cinquante kilomètres, de surcroît, étant informé par Charles, il est annoncé une grosse pluie pour cette nuit et demain, donc il est souhaitable pour nous de trouver un bon abri. 
On ne pouvait espérer mieux, à Belmonté, en cherchant, nous dénichons un centre de vacances, la Marina Di Bruni, devant le réfectoire, une grande terrasse, de quoi s'installer pour laisser passer cet épisode pluvieux. C'est sans compter une nouvelle fois sur notre bonne étoile qui veille sur nous, à la tombée de la nuit, arrivent trois personnes, ils font le tour des lieux puis dès qu'ils nous aperçoivent, nous proposent une chambre avec salle de bain : c'est l'accueil Calabrais, nous dit-on ! Après nous avoir ouvert un petit appartement, Antonio met l'eau chaude en marche, nous apporte deux draps de bains, du gel douche et du shampoing. Nous passons une bonne nuit dans un lit au chaud et au sec. Espérons que ce soit également le cas pour notre compatriote Charles.
Comme annoncé hier, ce matin il pleut des cordes, il n'est pas question de reprendre la route dans ces conditions, mais malheureusement nous avons refermé la chambre derrière nous. Par chance, Antonio est de retour un peu plus tard, il nous ouvre le réfectoire, il y a de l'eau, de l'électricité, et des toilettes, et bien sur, tables et chaises, que demander de plus pour passer la journée.

Une journée à l'abri 

En ouvrant les yeux ce matin, à travers les baies vitrées, l'horizon au dessus de la mer est tout orangé ocre. Le ciel est dégagé, aucun nuage. Savez vous à qui l'on doit cette belle journée qui s'annonce? Ben, figurez vous, c'est l'oeuvre du Mistral, celui qui prend naissance dans la vallée du Rhône et que nous Varois connaissons bien. Il s'est levé cette nuit et est venu souffler jusqu'au sud de l'Italie.



La journée sous le soleil se déroule dans une zen platitude, car c'est plat de chez plat, hormis avant Crotone, ou nous avons eu une longue côte avant de retrouver le plat. Dans le milieu de l'après midi, à Torretta, en faisant le plein d'eau à une fontaine du village, arrive un homme qui vient parler avec nous. Modou Sow est Sénégalais et vit depuis plusieurs mois en Italie, dans ce village. Nous partageons une tablette de chocolat tout en discutant avec lui. Au bout d'un moment, il nous propose de venir dormir chez lui. Il est sympathique, nous acceptons son invitation.

Une belle rencontre!

Nous aimons cette ambiance, tout au long de notre route, au sud de l'Italie, nous croisons des marchands ambulants. Ces petits producteurs de la régions vendent en direct leurs fruits et légumes. Beaucoup d’artichauts, de fenouils, fèves, oranges et citrons entre autre. En achetant chez eux, la plus part nous offrent leurs produits.




Marchands de légumes ambulants.

Décidément, encore une étape plate de plus aujourd'hui.
On ne sait pas comment celui-là s'appelle, mais il a soufflé fort toute la journée, de face, nous obligeant à forcer sur nos pédales et en nous apportant à trois reprises de grosses averses. Ce n'est pas de cette façon que nous allons progresser dans notre avancée vers Brindisi. C'est lors d'un de nos arrêts pour s'abriter de la pluie, que Passpartou est victime d'une crevaison de la roue avant, un bout de verre pointu lui a transpercé le pneu.
A Rossano, au terme de cette journée, nous trouvons refuge une fois de plus sous la terasse d'un restaurant de plage.
Ce matin, au réveil il fait froid, encore toujours ce foutu vent une bonne partie de la matinée jusqu'au golfe Di Corigliano, où nous changeons de direction avec cette fois, un vent plus favorable. Sur cette portion de route, en ce dimanche, et malgré ce vent froid, cela n'empêche pas ces jeunes femmes d'attendre les éventuels clients sur le bord de la route, elles exercent le plus vieux métier du monde.

Le golf di Corigliano en vue



Un château, privé!

Nous quittons la Calabre pour la Basilicate, ce soir avant notre bivouac à Nova-Siri.  
Jusqu'à présent nous empruntions la SS106, en alternant dans les villes et villages de notre passage. Changement de décor ce matin. Au départ de Nova-Siri, pas d'autre alternative que de prendre la SS106 qui s'est transformée en une autoroute, une 2X2 voies, pour arriver à Taranto, bien sûre interdite aux vélos, il va de soi! Renseignement pris auprès de plusieurs personnes, il n'y a pas d'autre route. Pas le choix, nous parcourons près de 85 kilomètres avec Frisette et Passpartou, prenant notre vitesse de croisière. Nous passons de la Basilicate aux Pouilles après Metaponto.


Taranto

4 commentaires :

  1. il est bien chargé le Charles dis donc ! Bonne route les amis

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    1. Charles a un sac de couchage qui lui prend pratiquement tout le volume de la remorque!
      Bonne route à toi également.
      Bises à Zane ainsi qu'à toi, l'ami!

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  2. Taranto, un excellent souvenir où j'y étais il y a un an pile-poil !!

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